Les propos émis par le bureau fédéral sur l’éventuel retour du championnat national ne peuvent pas passer inaperçus. En plein combat dur et essoufflant face au Covid-19, et au moment où tous les clubs se trouvent (comme d’ailleurs partout dans le monde) en plein pétrin financier et aussi sportif (inactivité et perturbation de tous les indicateurs physiologiques), dire que le championnat va être repris après concertation avec les autorités, est redevable d’éclaircissements. Ce que dit Wadii Al Jarry est, à notre avis, positif a priori.
L’instance fédérale, qui dirige le championnat, veut revenir le plus tôt possible. Et c’est positif ; une sorte de message rassurant pour des dirigeants et surtout des entraîneurs et joueurs livrés aux méfaits de l’oisiveté et de l’incertitude. La saison ne va pas être annulée, tant mieux. L’invisibilité également de l’évolution du Covid-19 ( on ne sait pas si l’on a, ou non, dépassé la période alarmante), complique les projections. Pour ces clubs étouffés, les propos du président de la FTF donnent espoir. Même si les dates ne sont pas énoncées, on peut dire que ça peut se faire à partir de mi-mai plus ou moins.
Mais, en même temps, balancer une décision pareille, si réconfortante pour les clubs soit-elle, est également quelque chose de risqué. Tout le monde a arrêté les championnats. Les grandes nations beaucoup plus développées que nous n’ont pas osé donner de dates et continuent de tâtonner avec la Fifa et l’Uefa. Eux qui ont des moyens fous, des stades ultra modernes et une riche plateforme médicale, parlent de juillet, août et même septembre. Alors, prière de revenir sur terre. On ne va pas commettre la même erreur de programmer des matches et d’exposer les gens à la contagion ( le Covid-19 a touché presque toutes les régions). C’est fort dangereux, même si cela pourrait donner un petit espoir de reprise pour les clubs. Pas de billetterie, mais peut-être des droits TV ou des revenus de sponsoring quand les matches seront programmés, mais rien ne vaut le risque d’un « dérapage contagieux ».
N’importe quel match requiert au moins 50 à 60 personnes pour être tenu. La FTF a-t-elle les moyens de proposer un match à zéro risque ? Jamais. La bonne volonté ne suffit pas dans ces cas. Le plus important, c’est de comprendre que c’est l’Etat qui doit gérer ce dossier. Toute décision de reprendre le championnat doit être approuvée avec les responsables de la santé et de la sécurité qui en savent beaucoup plus. Là, on n’a pas une ingérence dans les affaires du football. Cela concerne la sûreté et l’ordre général, et pas une simple décision sportive. Quel que soit le bienfait de reprendre le championnat, le risque n’en vaut pas la peine pour le moment. C’est le seul calcul à admettre. Le calcul « humain » et non sportif ou financier.
